Huaraz et randonnées d'acclimatations

Samedi 30 avril, nous arrivons au petit matin à Huaraz après une nuit dans le bus qui s'est relativement bien passée! Nous avons eu la surprise d'avoir un bus plutôt haut de gamme avec petit repas, sièges confortables et propres, couverture bien épaisse et petit oreiller. Qui aurait cru que nous aurions eu les meilleurs bus au Pérou!

Dès la sortie du bus, un homme nous interpelle pour savoir si nous avons déjà un hôtel. N’ayant rien et étant tout de même un peu fatigués, nous négocions rapidement le prix et le suivons. L’hôtel est plutôt bien placé, juste en face du marché et assez confortable, c’est une bonne affaire.

Comme à notre habitude après un bus de nuit, nous nous reposons un peu la matinée. À midi, nous pointons le bout de notre nez et nous retrouvons Jérôme et Caroline un couple de Français que nous avions rencontré à Chachapoyas pour aller manger. Il fait un soleil radieux, c’était inespéré !

L’après-midi, nous ne faisons pas grand-chose, c’est ça aussi l’acclimatation !

Comme je ne me sens pas encore en très grande forme, nous passons à la pharmacie acheter des comprimés pour la toux et le rhume. Après avoir expliqué à la pharmacienne ce qu’il me faut, nous payons environ 1 euro en nous disant que ce n’est pas très cher. Mais la pharmacienne revient avec uniquement un seul comprimé de chaque: un pour la toux et un pour le nez… Ha ! Heu… Ben on ne va pas aller loin avec ça là !!

Finalement, ça fait cher les comprimer !! Je les prends quand même, sans grande conviction de ressentir les effets, mais sait-on jamais !

Dimanche, nous partons tôt le matin pour faire notre première marche d’acclimatation. Une balade sur une journée nous amène voir la laguna Churup, située à 4485 m d’altitude. Sachant que nous venons de la côte pacifique, le manque d’air se fait vite ressentir !

Pour y accéder, nous prenons un bus depuis Huaraz qui nous conduit jusqu’au début du sentier en environ 2h de route, le temps pour nous de finir notre nuit.

À peines réveillés à la sortie du bus, l’ascension commence. Après 15 minutes de marche, nous prenons quand même le temps de déjeuner rapidement puis nous reprenons notre marche.

Pour Jérôme, ça à l’air d’aller bien, mais pour moi, c’est un véritable calvaire… J’ai énormément de mal à respirer, les bronches complètement prises sans pouvoir tousser, chaque respiration et douloureuse. Mais maintenant que nous sommes là, il faut bien y aller !! L’ascension sera vraiment laborieuse, j’ai l’impression de monter l’Himalaya ^^

Une partie du trek se transforme même en pure escalade, des câbles ont été installés pour pouvoir s’aider à se hisser en haut de la montagne.

Nous mettrons environ 2h15 pour atteindre la lagune alors que les guides annoncent entre 2h et 2h30 de marche et nous sommes généralement plus rapides…

Une fois là-haut, heureusement, le spectacle est à la hauteur de nos espérances, il y a de quoi être satisfaits ! Le soleil est là, et après avoir mangé, nous nous laissons tenter par une petite sieste.

La descente est toute aussi laborieuse que la montée, sinon plus. Je n’ai aucune force, mes jambes tremblent, bref ce n’est pas la joie et je suis bien contente une fois arrivée, de m’assoir dans le bus puis de me glisser dans le lit pour le restant de l’après-midi.

Pour Jérôme, l’acclimatation semble bien se dérouler !

Au vu de ce glorieux constat, nous décidons de rester tranquilles le lendemain afin de me donner une journée de répit en espérant que ça aille mieux le surlendemain.

Laguna Churup

Lundi, nous restons donc tranquilles à Huaraz. Ici, nous nous sentons vraiment dans l’ambiance péruvienne. La ville n’est pas forcément agréable dans la mesure ou il y a beaucoup de monde et beaucoup de trafic. Les trottoirs sont encombrés de vendeurs en tout genre, il est difficile de se faufiler entre les gens et lorsqu’il s’agit de traverser un passage piéton, il faut faire extrêmement attention, car il n’y a aucun respect de la part des automobilistes. Ces derniers n’hésitent d’ailleurs pas à forcer le passage lorsque des piétons sont en train de traverser.

Autre point surprenant (et vraiment chiant): le KLAXON !!! il règne dans la ville un bruit ambiant de klaxon, il y en a dans toute les rues, à chaque carrefour, le bruit est proche ou éloigné, mais en fait c’est juste infernal !! Difficile de saisir la logique des automobilistes… Ils klaxonnent pour tout et n’importe quoi, n’importe quand, à tel point d’ailleurs que le klaxon en perd totalement son utilité…

Se balader à Huaraz, c’est épuisant !! Sans parler de la pollution.

Mais en dehors de ces points négatifs, le dépaysement est bien là et nous apprécions ! Nous observons les coutumes péruviennes, le marché central regorge de surprises. Au détour des rues, nous croisons des femmes qui vendent à même le trottoir tout un tas d’herbes, d’autres sont en train de faire cuire un cochon entier, les poulets dépecés pendent de toute part …

Bref, la vie au Pérou !

Huaraz

Mardi matin, nous avions mis le réveil très tôt pour aller faire la randonnée jusqu’à la laguna 69. Mais lorsque le réveil sonne, c’est Jérôme qui n’est pas en forme, car son estomac et toute la machine qui va avec ne fait plus son boulot (nous vous laissons imaginer les symptômes! ).

Bon, ce n’est pas le moment d’aller marcher, nous restons une journée de plus à nous reposer. Même si ça devient un peu ennuyant, moi, ça m’arrange bien ! Nous ne faisons pas grand-chose de la journée, chacun essayant de prendre soin de lui même.

Marché de Huaraz - Hummmm la bonne viande !!

Mercredi 4 mai, nous nous sentons légèrement mieux alors nous prévoyons d’aller enfin voir cette lagune 69. Le départ se fait très tôt, à 5h30 du matin, car il y a 3 heures de route jusqu’au début du sentier de randonnée.

Encore une fois, nous profitons du trajet pour finir notre nuit et c’est appréciable !

Sur le chemin, le chauffeur s'arrête le long d'une magnifique lagune qui annonce la couleur pour la suite c'est magnifique.

Jolie lagune

La randonnée commence en douceur, nous remontons petit à petit sur un faux plat le long de la vallée et la pente augmente petit à petit sans que nous nous en rendions vraiment compte. La lagune est située à 4550 m mais la marche nous parait plus facile que pour la laguna Churup. Pour ma part je me sens bien mieux, j’ai retrouvé mes muscles et ça aide pas mal !

Ce qui n’est pas le cas pour tout le monde, en chemin, deux personnes font un malaise, certainement à cause de l’altitude.

La balade en elle même vaut l’effort, les paysages sont vraiment splendides.

En route vers la lagune 69

Nous croisons tout au long de notre route de petits veaux aux poils longs adorables. D’ailleurs, les vaches ici ont la classe: elles possèdent une décoloration capillaire à faire enrager les fausses blondes ou les amatrices de tie and dye :-)

Vaches bicolores

Balade laguna 69

Nous découvrons la lagune vraiment sur les derniers mètres du trek et cela nous en coupe le souffle !

La lagune est située au pied de magnifiques montagnes enneigées et de glacier créant de petites cascades venant alimenter le lac. L’eau est d’un bleu turquoise opaque très dense, nous en prenons plein les yeux !

Certains courageux en profitent pour aller se baigner, en maillot voire même à poil !

Nous, nous nous contentons de regarder.

Laguna 69

Nous sommes à 4550 m, mais ça ne semble pas déranger les vaches ! Un petit veau vraiment pas farouche vient se faire caresser auprès des touristes, un peu envahissant il/elle voue un intérêt particulier à Jérôme, une bonne partie de rigolade! Tout mignon on l’adopterait presque !

Voilà une journée qui nous remonte le moral, nous avons vraiment passé du bon temps.

Le retour est long, très long, nous rentrons à l’hôtel à 20h passé.

Petit veau tout poilu !

Fait moi un câlin

Jeudi 5 mai, nous poursuivons notre acclimatation avec une dernière balade pour aller voir le glacier Pastoruri situé à 5240 m d’altitude (ça commence à être pas mal !).

Cette fois-ci la balade est rapide, il n’y a qu’une petite heure à marcher et le dénivelé est assez faible. La seule difficulté est due à l’altitude, c‘est la première fois que nous nous servons de nos jambes si haut.

La visite se fait obligatoirement en passant par une agence, car il n’y a aucun transport en commun pour y aller.

Sur la route, nous nous arrêtons à plusieurs reprises pour découvrir une source d’eau gazeuse naturelle et de charmants alpagas tout en beauté.

Source d'eau gazeuse

Alpagas sur leur 31

Un peu plus loin, nous nous arrêtons au bord d’une toute petite lagune mais aux eaux bleues translucides magnifiques dont la particularité est ses 17 mètres de profondeur !!

magnifique petite lagune de toutes les couleurs

Le guide nous fait aussi découvrir une plante particulière emblématique de la région: les Puyas Raymondi pouvant atteindre au bout de 15 à 20 ans plus de 10 mètres de haut et qui ne fleurissent qu’une seule fois dans sa vie …

Puyas Raymondi

Enfin, nous atteignons le glacier qui, triste réalité, devrait disparaitre d’ici 4 ans selon les chercheurs à cause du réchauffement climatique. Nous apprécions d’ailleurs le paysage de la lagune au pied du glacier qui malheureusement n’existait pas il y a quelques années.

Nous rentrons le soir à l’hôtel, enfin prêt pour un trek de quelques jours dans la cordillère Blanche.

Glacier Pastoruri