Dimanche 10 avril, nous quittons Quito pour rejoindre le parc national Cotopaxi dans l'espoir de voir le volcan du même nom, l'un des plus célèbres du pays.

En attendant le métrobus, quelque chose nous choque: il n'y a pas un bruit dans la rue, il fait beau et chaud et les gens paraissent de bonne humeur. C'est dimanche, et le dimanche il n'y a pas de véhicules à moteur dans le centre de Quito mis à part quelques rares bus. C'est juste génial! C'est fou comment ça peut changer l'ambiance d'une ville, l'air est plus pur, nous ne sommes pas agressés par le bruit des bus et nous pouvons nous balader sans faire attention au trafic! Du coup, les gens sont à vélo, il y a ceux qui font leur sport, ceux qui s'amusent à faire la course, ceux qui se baladent tranquillement et ils ont tous le sourire aux lèvres ! Ça devrait être tout le temps comme ça tient! Dommage, nous n'avons pas le temps d'en profiter, nous devons avancer dans notre programme!

 

Nous savons grâce au guide que nous devons nous rendre dans un autre quartier pour prendre un bus, mais une fois le bas, il n'y a strictement aucune information. Il y a bien un terminal de bus, mais on nous explique que notre bus doit se prendre à l'extérieur, nous ne savons absolument pas ou! Pas un panneau, pas une affiche, nous sommes obligés de demander aux gens dans la rue qui nous renseignent correctement, mais tout cela n’est surprenant.

 

Le bus nous laisse à Machachi, un village situé à 1 heure de route au sud de Quito sur la panaméricaine. Nous ne croisons pas un touriste dans cette ville, il y a d'ailleurs très peu d'hôtels! Alors que nous cherchons un hébergement, une femme nous interpelle et nous indique la maison de son frère un peu plus loin qui loue des chambres. Nous nous y rendons. Pour une saison basse, sachant qu'il n'a pas un seul client, nous trouvons encore une fois les prix un peu chers alors nous négocions et nous parvenons à avoir un petit rabais.

La journée est déjà bien avancée, nous ne pouvons pas faire grand-chose alors nous allons faire un tour au marché pour manger.

Celui-ci est immense et il y a un ÉNORME étalage de fruits, je suis (presque au paradis)! Nous retrouvons les fruits inconnus de Colombie et en découvrons encore de nouveaux. Il y en a une variété indénombrable, j'ai envie de tous les goûter! Nous achèterons quelques spécimens dont on ne se souvient plus du nom pour découvrir de nouvelles saveurs.

 

Jerome essaye aussi le fameux Cuy: le plat typique de la cordillère des Andes, surtout en Bolivie et au Pérou. C'est en fait un cochon d'Inde cuit à la broche. Ici, ce n'est pas un animal de compagnie, après tout, pourquoi pas! Moi je reste sur du poulet, je goûterai peut-être la prochaine fois ^^

 

En milieu d'après-midi, il se met à pleuvoir alors nous rentrons à l'hôtel.

Le cuy

Le cuy

Nouveau fruits (il n'y a pas de maracuja sur cette photo)

Nouveau fruits (il n'y a pas de maracuja sur cette photo)

Lundi 11 avril, nous prenons un bus pour nous rendre dans le parc Cotopaxi. Le propriétaire de la maison où nous sommes hébergés nous a un peu expliqué comment faire. Le volcan étant en activité, son ascension est interdite, mais nous pouvons toujours nous balader dans certaines parties du parc. Il nous donne également le prix des transports.

Une fois dans le bus, le contrôleur nous demande plus que le prix annoncé, nous savons qu'il essaye de nous avoir, mais nous ne pouvons pas le vérifier, nous sommes obligés de payer et celui-ci nous arnaque sans scrupule. Heureusement, ce ne sont que de toutes petites sommes, mais par principe, nous avons les boules!! Finalement, notre première impression sur la sécurité et le bien-être des touristes avec les caméras et tout le tralala est en train de disparaître!

 

Bref, arrivés dans le parc, nous nous faisons confirmer le prix du bus, effectivement le contrôleur nous a volé.

N'étant pas motorisés, nous n'avons pas le choix, nous sommes obligés de partir avec un guide du parc qui en fait ne fait rien de plus que le taxi pour nous amener d'un point A à un point B (les distances sont grandes). Pour juste 3 heures de balades, nous devons payer 40$, et encore nous avons négocié!!! Pourquoi ce prix ? Pour la communauté indienne...

Nous revenons très déçus de notre balade, le temps est couvert, nous n'avons absolument pas vu le volcan, même pas un tout petit peu et la balade ne vaut pas le détour selon notre avis. En plus, il s'est mît à pleuvoir assez rapidement. Bref, journée à 45$ bien loupée!!

 

Nous rentrons nous mettre à l'abri à l'hôtel pour ne rien faire de l'après-midi... Nous nous rendons compte que notre voyage en Équateur risque d'être compromis par le temps... C'est vrai que ce n'est pas tellement la saison pour faire l'ascension de volcans, mais nous espérions tout de,même quelques jours de beau temps. L'après-midi nous réfléchissons à reprogrammer le séjour, mais les distances sont trop grandes pour aller en Amazonie et cela ne nous apportera rien de plus que ce que nous connaissons déjà de la Guyane. Il en est de même pour la côte, et puis bon nous avons déjà bien profité des plages en Amérique centrale. Tant pis, nous poursuivons notre itinéraire, nous verrons bien!

Parc Cotopaxi. Vous voyez un volcan vous ? Non ? bah... Nous non plus !!
Parc Cotopaxi. Vous voyez un volcan vous ? Non ? bah... Nous non plus !!
Parc Cotopaxi. Vous voyez un volcan vous ? Non ? bah... Nous non plus !!
Parc Cotopaxi. Vous voyez un volcan vous ? Non ? bah... Nous non plus !!
Parc Cotopaxi. Vous voyez un volcan vous ? Non ? bah... Nous non plus !!
Parc Cotopaxi. Vous voyez un volcan vous ? Non ? bah... Nous non plus !!
Parc Cotopaxi. Vous voyez un volcan vous ? Non ? bah... Nous non plus !!
Parc Cotopaxi. Vous voyez un volcan vous ? Non ? bah... Nous non plus !!

Parc Cotopaxi. Vous voyez un volcan vous ? Non ? bah... Nous non plus !!

Mardi, nous ne nous décourageons pas et nous mettons le réveil pour aller faire une balade du côté des volcans Iliniza nord et sud. Nous nous préparons en mode rando puis nous sortons pour prendre le bus. Mais finalement, nous marchons 50 m, nous levons la tête et nous ne voyons déjà plus aucun sommet, le ciel est déjà bien couvert...

Nous nous rendons à l'évidence, ça ne sert à rien d'y aller, nous n'allons rien voir et en plus nous allons prendre la pluie... Nous rentrons à nouveau dépités à l'hôtel. Tant pis pour les volcans, il faudra revenir une prochaine fois en Équateur.

Pour finir, nous prenons un bus pour aller voir la Laguna quilotoa.

Nous allons sur la panaméricaine pour prendre un bus qui nous amène à latacunga. Par chance nous croisons un bus qui n'est pas en service. Nous ne savons pas où il va, mais en tout cas, le chauffeur nous prend gratis jusqu'à la ville. De là, nous prenons un nouveau bus pour rejoindre en 2h30 le village de Quilotoa, construit sur le cratère du volcan éteint. Le long de la route, les paysages sont vraiment splendides! Nous en prenons plein les yeux et ça nous réconcilie un peu avec l'équateur et son climat pourri en cette saison. De toute part, les montagnes sont redessinées par les cultures actuelles ou anciennes, parfois même situées dans des endroits improbables.

Une fois arrivés, nous prenons un hébergement dans une famille. Pour 15$ par personne, nous avons la nuit, le repas du soir et le petit déjeuner, c'est correct. En plus, il fait froid ici, et nous avons l'autorisation de faire du feux dans le poêle.

 

Étant donné l'heure, nous n'allons pas commencer une randonnée aujourd'hui, nous allons juste voir le point de vue.

La lagune est nichée au creux du cratère d'un volcan aujourd'hui éteint. Pour atteindre le point de vue, nous montons sur les pentes du cratère et nous apercevons en premier lieu les crêtes de ce dernier et puis petit à petit, la lagune se dévoile, et la: Wahouuuu!!!! C'est magnifique, la surprise est de taille nous ne nous attendions pas à si beau! Le cratère s'étend devant nous, avec un périmètre d'une dizaine de kilomètres et en son centre, les eaux émeraude de la lagune, ça vaut clairement le déplacement!!

 

Ça y est, on va enfin pouvoir faire une balade sympa!! Mais demain.

On monte, on monte e on commence a apercevoir les crêtes du cratère

On monte, on monte e on commence a apercevoir les crêtes du cratère

et puis la lagune se dévoile

et puis la lagune se dévoile

Et enfin, la voici toute entière, splendide !

Et enfin, la voici toute entière, splendide !

Mercredi, c'est jour de randonnée! Nous allons faire le tour du cratère. À première vue, cela nous apparaît facile et nous commençons la randonnée par la droite, car comme cela, nous faisons le plus difficile dès le début. Erreur!! Nous sommes à 4000 m et pas franchement acclimatés et puis finalement, au pied des montées, elles ne sont pas si petites que ça et c'est assez raide! Nous alternons montée et descente sans arrêt. Ce n'est pas non plus ultra difficile, mais nous attaquons un peu trop fort, enfin surtout moi, et en haut de la plus grosse montée je suis complètement essoufflée et je manque de faire un malaise. Je suis obligée de m'allonger sur le chemin pour que ça passe... Après quelques minutes, je reprends mes esprits et me sens bien à nouveau. Bon, on va y aller plus tranquillement, au moins la première heure pour que la machine se mette en route ^^

 

Après 2h30 de marche, nous avons le bon rythme! Mais deux chemins s'offrent à nous, nous choisissons celui qui nous semble le meilleur. Au début, le sentier est bien marqué, mais plus nous avançons et plus il est difficile de le repérer... Visiblement, ce n'était pas le bon chemin, mais c'est trop tard pour faire demi-tour, nous avons déjà bien avancé. Petit à petit, nous descendons en fait dans le cratère au lieu de marcher sur la ligne de crête... Bon tant pis, nous avons déjà pu voir les paysages environnants sur les 3/4 du tour.

 

 

 

Parc National Cotopaxi et Laguna del Quilotoa
Parc National Cotopaxi et Laguna del Quilotoa
Parc National Cotopaxi et Laguna del Quilotoa
Parc National Cotopaxi et Laguna del Quilotoa
Parc National Cotopaxi et Laguna del Quilotoa
Parc National Cotopaxi et Laguna del Quilotoa
Parc National Cotopaxi et Laguna del Quilotoa
Parc National Cotopaxi et Laguna del Quilotoa
Parc National Cotopaxi et Laguna del Quilotoa
Parc National Cotopaxi et Laguna del Quilotoa
Parc National Cotopaxi et Laguna del Quilotoa
Parc National Cotopaxi et Laguna del Quilotoa
Parc National Cotopaxi et Laguna del Quilotoa
Parc National Cotopaxi et Laguna del Quilotoa
Parc National Cotopaxi et Laguna del Quilotoa
Parc National Cotopaxi et Laguna del Quilotoa

Le problème c'est que plus nous avançons, plus le chemin devient difficile et moins bien défini. Sur la fin, nous ne savons même plus par où passer, nous nous retrouvons au milieu de vaches et de taureaux... Pas très rassurés pour passer devant eux, nous tâtons le terrain, ça va ils n'ont pas l'air méchant et ils sont attachés!!! Ça a toujours une drôle de façon de regarder ce genre de bête!! Nous voyons le chemin à rattraper plus en bas, mais ce n'est pas gagné!!

 

Nous y parvenons après une bonne heure de galère. En regardant en arrière, nous nous rendons compte que nous sommes passés par des endroits un peu craignos! Mais comme nous avons été prudents (rassurez-vous les mamans, tout c'est bien passé!)

Petites vachettes

Petites vachettes

Pour finir, nous voilà au pied de la lagune et nous avons déjà fait 5h de marche (alors que nous pensions faire une marche facile de 3 petites heures^^). Mais maintenant, il va falloir remonter sur la crête!! Ha ha... 500 m de dénivelé à prendre dans les jambes sur une pente très raide, pfff, on s'en serait bien passé! Mais finalement, ça nous fait une bonne marche d'acclimatation! Aller c'est parti, nous nous concentrons sur nos pas et nous avançons.

Pas mécontents d'être arrivés enfin au point de départ, nous avons une très grande soif, il est temps de se réconforter.

Dans le cratère

Dans le cratère

Nous passons la fin de l'après-midi à discuter sur des sujets très profonds avec les gamines de la famille qui nous héberge. Elles nous appellent les touristas... Elles sont mignonnes, mais un peu envahissantes!!

Petites équatoriennes
Petites équatoriennes
Petites équatoriennes

Petites équatoriennes

Jeudi, nous quittons Quilotoa pour rejoindre la ville de Baños (oui, les toilettes, c'est bien ça!). Alors que nous attendons le bus, un des chauffeurs de camionnettes vient nous voir et nous propose de nous ramener jusqu'à la panaméricaine pour 5$ pour 3 (nous sommes avec une Argentine) alors que le bus nous coûte 2$ par personne. Nous lui expliquons que nous voulons aller jusqu'au terminal de bus pour ensuite prendre un nouveau bus jusqu'à Baños. Celui-ci comprend bien. Les choses semblent claires alors nous acceptons son offre et nous partons avec son collègue.

Mais très vite, nous comprenons qu'il ne nous amène pas du tout au bon endroit, mais seulement 10 km plus loin... En gros, ils ont voulu nous la faire à l'envers... Nous lui disons que ce n'est pas ce qui était convenu et qu'il n'a qu'à nous laisser là, car nous ne payerons pas 5$ pour 10 km. L'homme refuse et nous ramène finalement au point de départ... Hum, nous apprécions moyennement!

Une fois retour à la case départ, ils sont une dizaine à nous dire qu'il n'y a pas de bus pour retourner à Latacunga ou qu'il n'y en a qu'un, mais qui passe à 14h.

Nous ne voulons pas leur faire confiance, nous avions bien demandé à notre arrivée au chauffeur de bus et normalement il devrait y en avoir un. Mais lorsque nous regardons dans le Petit Futé, il est écrit que pour le retour, il faut payer ces Jeeps 5$ par personne... Bon, nous décidons d'attendre un peu.

 

Et puis, quelques minutes plus tard comme par magie un bus se pointe (super guide le petit futé n'est-ce pas?), et là, nous apprenons bien des choses qui confirment les constats que nous avions pu faire depuis le début de notre voyage sur les communautés indiennes.

En réalité, ici, la communauté refuse que les bus viennent dans le village parce qu'ils veulent obliger les touristes à payer le service de taxi. Pour cela, ils mentent aux touristes et bloquent la route qui est publique pour empêcher les bus d'entrer dans le village. Que les bus amènent les touristes, oui, mais qu'ils les ramènent, non!

Nous apprendrons par les chauffeurs de bus que ces gens-là n'ont pour la plupart ni permis de conduire, ni assurance, ce qui fait qu'en cas d'accident c'est pour notre paume!! En plus de ça, ils n'ont pas le droit d'interdire l'accès des bus au village, car c'est une route publique (alors qu'ils nous racontaient à nous que c'était privé).

 

Ils font payer un droit d'entrée dans le village aux touristes de 2$ par personne. Nous n'avions pas rechigné à les payer dans la mesure ou nous pension que c'était une aide au développement de la communauté, mais en réalité, ils n'ont pas le droit d'imposer ce prix puisque c'est un parc public qui normalement doit être gratuit.

Chaque année, l'état équatorien verse une somme importante pour aider les communautés indiennes. D'ailleurs dans le village de Quilotoa, de toute part sortent de terre de nouveaux hôtels flambant neuf. Les chauffeurs de bus qui connaissent bien le problème nous disent que les droits d'entrée de deux dollars par personne sont en fait partagés entre les quelques familles qui habitent le village, mais ne servent pas du tout au développement de la communauté puisque l'état lui-même paye les constructions...

Avec le prix des logements et de la restauration, finalement ils font déjà bien leur beurre.

 

Bref en fait comme à chaque fois qu'il y a une communauté indienne, les touristes sont surtaxés, ils se cachent derrière le principe de vie en communauté ou seul une personne sur deux exerce réellement un travail. On en revient aux 40$ que nous avons payé pour voir le parc Cotopaxi... Pourquoi payer si cher? Pour la communauté ! Mais ces gens-là, ils pourraient aussi travailler comme tout le monde et avoir un salaire normal aussi non? La cause indienne, elle existe, mais pas pour ces Indiens-là qui roulent en 4x4 de folie. Peut être que tout le monde ne comprendra pas ce petit coup de gueule, mais il faut voir les choses et les vivre pour les comprendre.

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